Fini le temps des leaders individualistes, « à ma façon ou sur l’autoroute », qui ne sont motivés que par la performance et la productivité.
Afin de progresser et de s’adapter, les dirigeants doivent être capables de s’évaluer honnêtement en tant que personnes – en étudiant leurs actions et leurs comportements afin d’acquérir une plus grande conscience de soi.
L’amélioration de leur propre conscience de soi leur permettra de voir au-delà de soi et d’embrasser véritablement le concept de leadership éthique – en passant de « ce dont j’ai besoin et ce que je veux », vers « ce dont l’autre a besoin et ce qu’il veut » et « ce dont le monde a besoin et ce qu’il veut ». .
Définir l’éthique
Le mot grec ancien eudaimonia, traduit par bien-être ou bonheur, est au cœur de l’éthique et de la philosophie politique d’Aristote et sous-tend son concept de « bonne vie », qui consiste à vivre au service des autres.
Aristote met en avant des vertus telles que le courage, la générosité, la justice, l’équité et l’amabilité que nous devons pratiquer dans nos vies privées et publiques. La vie éthique est avant tout une vie active qui demande de la pratique et de la contemplation pour mener à l’action juste, à être et faire le bien pour le bien de tous les êtres y compris soi-même (source : The Future of Coaching, Hetty Einzig, 2017).
Le leadership éthique exige des attitudes de curiosité, d’humilité, de gentillesse et de compassion.
Pour s’appuyer sur les vertus d’Aristote, le leadership éthique exige des attitudes de curiosité, d’humilité, de gentillesse et de compassion. Cependant, pour développer ces attitudes, il faut du courage, car sans lui, toutes les autres vertus ne sont pas possibles. Il faut du courage pour se regarder complètement sans rien laisser de côté, qualités comme défauts.
Les avantages de diriger à partir d’un lieu de valeurs et d’éthique
Lorsque, en tant que leaders, nous sommes capables d’aller au-delà de nos propres besoins et désirs, nous commençons à devenir plus conscients de nous-mêmes et des autres, et par conséquent, nous remarquons de plus en plus notre interdépendance et l’impact que nous avons sur les autres. Et ainsi notre sens éthique augmente.
Cela se manifeste dans notre capacité à ressentir une honte saine. La honte saine est ce que nous ressentons lorsque nous savons que nous n’avons pas respecté nos propres valeurs et notre éthique. C’est comme une boussole intérieure qui nous permet d’avancer vers tout ce qui compte pour nous.
La honte saine n’est pas facile à ressentir. Nous aimerions peut-être nous en éloigner. Cela nous oblige à être humbles et honnêtes avec nous-mêmes, à pratiquer quotidiennement et à faire preuve de compassion. Pourtant, ressentir une honte saine signifie que notre boussole intérieure fonctionne bien. Nous savons où nous en sommes à partir de notre propre centre et de nos propres valeurs, pas du point de vue de quelqu’un d’autre.
Faire face à une honte saine nous permet d’apprendre et d’examiner ce qui nous a fait tomber en dessous de nos propres normes, nous permettant de devenir plus conscients de ce qui motive nos modes de pensée et de comportement.
La honte saine est comme une boussole intérieure qui nous fait avancer vers tout ce qui compte pour nous.
C’est un sentiment de « je ne me sens pas bien à propos de quelque chose que j’ai fait ou n’ai pas dit ou fait » – un sentiment de malaise ou d’inquiétude. Il est maintenu dans le corps et se manifeste par une tension physique, une oppression ou une contrainte.
Cela peut être suivi d’une auto-enquête, c’est-à-dire en se demandant : « quels sont mes idées préconçues ou mes préjugés ici ? », avec une volonté de s’excuser, d’assumer ses responsabilités et de faire amende honorable.
Comment intégrer le leadership éthique au sein de votre organisation
Un bon début consiste à créer quotidiennement un espace calme pour réfléchir honnêtement sur soi-même et ses interactions avec les autres, en se rappelant que toutes les actions – qu’il s’agisse de penser, de parler et/ou d’agir – ont des conséquences sur soi et sur les autres.
Voici quelques questions de réflexion qui pourraient vous être utiles :
- Ai-je traité mes collègues et employés avec respect aujourd’hui ?
- Ai-je inclus tout le monde du mieux que j’ai pu ? Ou ai-je favorisé certains par rapport à d’autres et pourquoi ? Quels sont mes préjugés inconscients ?
- Qui ai-je détesté aujourd’hui et, consciemment ou inconsciemment, repoussé ou repoussé ?
- Ai-je fait du mal à quelqu’un par mes paroles, ma façon de penser ou de me comporter ?
- Où ai-je été méchant, réactif, malhonnête, agressif, dédaigneux ?
- Où ai-je poursuivi mes propres intérêts aux dépens des autres ?
Quelles que soient vos réponses, examinez ce que vous avez remarqué et ce qui s’est passé. Célébrez ce que vous avez aimé dans votre comportement éthique et regardez ce que vous voulez faire différemment la prochaine fois.
Il est important de s’examiner avec un état d’esprit d’apprentissage et une attitude de curiosité, d’ouverture, de gentillesse et de compassion.
Il est important de s’examiner avec un état d’esprit d’apprentissage et une attitude de curiosité, d’ouverture, de gentillesse et de compassion afin que nous puissions encore augmenter notre sens éthique au lieu de sombrer dans l’auto-dénigrement.
C’est la pratique de l’éthique, c’est-à-dire avoir l’intention quotidienne de cultiver le meilleur de soi-même au profit de tous les êtres, humains et non humains.
Les leaders éthiques peuvent-ils vraiment faire la différence ?
L’absence de leadership éthique conduit à la non-inclusivité, au manque de respect, à la malhonnêteté et à la gestion abusive. La recherche montre qu’il n’est pas vrai que les organisations doivent presser leurs employés pour faire du profit.
Les cultures de travail éthiques ont des employés en bonne santé avec une bonne santé mentale, les recherches montrant qu’ils sont en moyenne 20 à 25 % plus productifs.
L’absence de leadership éthique conduit à la non-inclusivité, au manque de respect, à la malhonnêteté et à la gestion abusive.
Une organisation dirigée par des leaders éthiques a le potentiel de créer une culture de sécurité psychologique et de confiance, où les employés se sentent traités avec respect et gentillesse, et où les gens sentent qu’ils appartiennent, peuvent s’exprimer, être créatifs et s’épanouir.
Cela, à son tour, favorise la motivation et la volonté de collaborer, car les gens ne se sentent pas obligés de se protéger et de baisser leur garde.